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Jean-Pierre

Visite à la prison d'Antsirabe.

 

Un des évènements particulièrement marquants de notre séjour à Madagascar 2018 avec le groupe de jeunes fut notre visite dans la prison d’Antsirabe. Prison en trois parties, mais sur le même site : partie mineurs, dès 12 ans, partie femmes, partie hommes.

Nous sommes accompagnés par les Petites sœurs de l’évangile (Charles de Foucault – cousines des Petites sœurs de Jésus). Elles interviennent avec nous dans le quartier de Mahazine et font un travail exceptionnel auprès des prisonniers. Elles les connaissent tous, environ un millier de personnes. Nous avons commencé par la partie des mineurs. Nous avons été accueillis, c’est le mot, par une vingtaine de jeunes. Des jeunes qui parfois ont eu le seul tord d’avoir faim. Remerciements et chants pour le présent que nous leur avons amené : 5 kg de viande pour améliorer l’espace d’un instant le quotidien qui se constitue de manioc deux fois par jour à 8.30 et à 15.30. Ensuite poignée de main pour se dire au revoir avec larmes et un grand sentiment d’impuissance et de révolte.

Une partie du groupe devra aller reprendre ses esprits à l’extérieur pendant que les autres poursuivent dans la partie des hommes. Enorme cour, environ 800 hommes, des marmites gigantesques dans lesquelles cuit le manioc 24.00/24. Des dortoirs comme dans les camps de concentration où dorment une centaine d’hommes, les uns sur les autres. Une chapelle qui sert à tout, salle de jeux, de cinéma, …Des gardiens qui jouent avec les prisonniers …pour de l’argent.

Les sœurs nous montrent ce qu’elles ont mis en place et qu’elles gèrent elles-mêmes avec les prisonniers : un poulailler, un jardin et des classes (dans lesquelles Anne a enseigné à certains d’entre eux le français). Nous allons acheter les œufs pour les enfants de l’école.

Le groupe se reforme au complet dans le jardin, îlot de liberté pour les prisonniers, pour poursuivre notre visite chez les femmes. Moment très compliqué aussi. Femmes de tout âge y compris des mineures. Femmes enceintes, femmes avec leur enfant, femmes avec des troubles : toutes des femmes, tout simplement. Pas d’intimité, même style de dortoir que pour les hommes, mais leurs chambres sont un peu plus « coquettes ». Les peines sont souvent plus courtes et donc la famille garde un contact avec les prisonnières qui reçoivent de la nourriture de l’extérieur, plus variée mais préparée à côté des toilettes qui n’ont pas de fosse sceptique et qui doivent donc être vidées toutes les semaines…à la main. 

Nous sommes interpellés par le directeur qui nous accompagne pour une jeune femme de 14 ans qui attend un bébé. Elle n’a pas de certificat de naissance (elle n’en a semble-t-il jamais eu). Le résultat est qu’elle ne peut pas être jugée. Elle fait donc des allers et retours entre la prison et le tribunal en attendant que quelqu’un accepte le temps du procès de se porter garant d’elle. La misère… Les sœurs vont s’occuper d’elle.

Visite terminée, pas de commentaire à faire. Reprise des esprits une seconde fois et cette fois pour tous.

J’accompagne la sœur pour remercier le directeur et nous parlons des conditions de détention des femmes. Sœur Agnese a son idée pour améliorer ces conditions et elle en fait part au directeur. Construction de toilettes sèches, construction de quelques chambres pour les mamans et les femmes enceintes, construction d’une classe/salle de loisirs pour les enfants et enfin un coin cuisine, bien séparée des toilettes.

Ma question à sœur Agnese était de savoir ce qui leur manquait pour pouvoir réaliser ce projet. De l’argent. Entre 6000 à 7000 FS. « Très bien, faites le nécessaire, nous allons trouver l’argent ». 

Je sors et je dis l’engagement que je viens de prendre. Tout le groupe acclame la nouvelle avec joie : ça sera la suite de notre voyage qui marquera notre passage dans la prison et qui nous permettra d’être un peu mieux après cette visite bouleversante. Dès lors, vos dons sont les bienvenus.

Il est temps pour nous d’aller boire quelque chose et de pouvoir échanger sur ce moment de vie particulier qui ne s’oubliera pas de sitôt.

 

JPC, le 21.08.2018

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